EXILS

En tant qu’artiste musicien mais également directeur artistique, Baltazar Montanaro développe un cycle de créations dans lequel musique vocale et écriture musicale occupent une place centrale. C’est dans ce cycle de création que s’inscrit Exils, la nouvelle création de la Compagnie. Avec Exils, les artistes nous offrent une musique revendicative, en proposant un questionnement sensible sur les migrations. Pour cela, les artistes Baltazar Montanaro (violon baryton) et Adrien Chennebault (batteur, percussionniste) s’entourent de la chanteuse et flûtiste Elsa Lambey. Musiciens issus de différentes esthétiques, ils savent toutefois naviguer avec brio entre les musiques traditionnelles et les musiques improvisées. Ce projet est basé sur une sélection de poèmes contemporains, et de collectages de morceaux traditionnels ayant pour thématique commune la notion de déplacement des populations, et les problématiques passées ou contemporaines qu’elles ont pu vivre. On retrouve notamment les poèmes de Baltazar, dont l’écriture est nourrie d’images et pensées liées à différents épisodes de voyages, de déplacements ou de migrations dont il a été témoin. On retrouve également des chants du répertoire traditionnel français, retraçant les histoires singulières des femmes et hommes qui les ont précédés.

©Caroline Boghossian

Les thématiques de départ, de voyage, de migration mais également d’accueil sont très présentes dans les chansons traditionnelles, elles-même issues du mélange. En constante mouvance, ces musiques – dont l’origine importe peu – sont porteuses d’une vision puissante et nécessaire d’un monde dans lequel l’accueil de l’autre serait synonyme de richesse et de transformation.

Ainsi, en écho de toutes ces voix, les artistes créent ensemble une musique composite, à l’image du trio. Cette forme allie les cordes frottées du violon baryton aux souffles de la flûte et de la voix, accompagné par une rythmique singulière. À partir de riffs et formules mélodiques rudimentaires, en jouant sur la rythmique, la répétition et l’improvisation, le trio nous propose une musique touchante, intemporelle et emplie d’espoir. Les compositions sont inspirées de diverses traditions et cultures qui conversent ainsi dans une marge où tout accident donne naissance à une beauté nouvelle.

En coproduction avec Le Cri du Port à Marseille et le CERC – centre de crecion musicau de Pau

Elsa Lambey est flûtiste et chanteuse. Parallèlement à un cursus de flûte traversière classique et des cours de jazz et de chant, elle joue dans des fanfares qui se produisent dans la rue, puis sur scène, comme le Brass band Hip hop Radio Kaizman. Elle poursuit sa rencontre avec le Hip hop et la bass music en intégrant Supachill. Chanteuse au sein du projet Forget Me Note, elle participe à l’écriture et la création de spectacles de chant et théâtre. Attirée depuis toujours par les musiques traditionnelles elle découvre les chants traditionnels bourguignons à la Maison du Patrimoine Oral de Bourgogne, avec les projets Tralala Lonlère et La Mentoure. Dans le trio de danse et musique KÖRP(Z) elle continue d’explorer son expression dans l’improvisation, qu’elle développe également pour la voix en se formant au Circle song, technique développée et partagée notamment par le chanteur Bobby Mcferrin. Elle aime rencontrer les esthétiques qui sont autant de moyens de développer son propre langage. Elle a à cœur de transmettre les éléments de technique vocale, de jeu et de répertoire acquis de ses expériences, lors de projets ponctuels et réguliers. Ainsi, elle crée la chorale le chœur de la foire  déborde, avec le lieu culturel Le Galpon (71).

Batteur et percussionniste, Adrien Chennebault a la particularité de naviguer dans un éclectisme affirmé : bercé tant par les musiques traditionnelles que par les musiques improvisées, passionné de langues et de langages, il glane au fil des rencontres de quoi enraciner sa musique dans un terroir imaginaire. Il co-fonde en 2012 le TRICOLLECTIF, collectif d’artistes orléanais. II lance en 2020 le solo CHAMANES, avec lequel il explore le chant vibratoire que lui offre son instrument polymorphe.

Baltazar Montanaro est né en 1983 dans le Var (83), et débute le violon à l’âge de 9 ans. Baltazar est un joueur de violon mais aussi un chercheur. Il cherche le souffle et le mouvement dans des sons originaux, se servant de la technique comme outil de recherche sonore et exagérant ses bases classiques pour leur donner une âme propre et nouvelle. Son répertoire et son jeu s’inspirent de ses origines hongroises par des bribes de mélodies traditionnelles et de techniques propres à l’Europe Centrale. La multiplicité de ses collaborations lui ont permis de développer une esthétique qui intègre chaque fois d’autres styles musicaux. L’originalité de son jeu et sa préoccupation pour le public lui permettent de mêler divers courants musicaux et d’entraîner son auditoire dans son exploration, en utilisant la puissance de la matière sonore pour enclencher le mouvement des corps.