En tant qu’artiste musicien mais également directeur artistique, Baltazar développe un nouveau cycle de créations dans lequel musique vocale et écriture musicale occupent une place centrale. Sans s’éloigner du violon baryton, il collabore avec des compositeurs, directeurs artistiques, ensembles vocaux et instrumentaux afin d’explorer de nouvelles expressions artistiques. Il poursuit également la recherche de croisements esthétiques entre musique traditionnelle et autres univers musicaux en se laissant influencer par différentes sonorités. Dans ce nouveau cycle de création, il est principalement question du rapport à la voix, à ce qu’elle transporte, raconte, façonne, transmet. De la forme minimale à l’orchestration, jusqu’à la matière chorale, la recherche entre récit et musique sert de source d’inspiration aux différents projets.
Après une première collaboration réussie entre l’accordéoniste Zabou Guérin et le violoniste Baltazar Montanaro dans le projet Hediyye, les deux artistes s’associent donc au compositeur Lionel Ginoux pour nous proposer une nouvelle création. Si la musique savante continue de les inspirer, ils nous proposent cette fois-ci de co-écrire une messe païenne, en latin. Comme une quête de spiritualité, parfois d’inspiration religieuse, cette composition est un moyen pour Baltazar de rendre hommage aux personnes croyantes qui ont façonné son parcours de musicien. Il s’inspire notamment de son amitié avec Monique Pelloquin, née en 1931, dont l’expérience et le regard porté sur le monde, ainsi que son sens critique à l’égard des institutions, suscitent un profond respect.
Dans un premier temps, Baltazar s’est laissé porter par la musique des mots en latin et a nourri sa réflexion, sa composition, autour de discussions avec des prêtres sur la symbolique et l’esprit qui émane de la musique, et ce qui est recherché tant au niveau émotionnel que spirituel dans chaque chapitre. C’est, pour le compositeur, un exercice de style et pour l’athée une forme de compréhension de ce que peut être la croyance en quelque chose qui nous dépasse.
En 2022, Baltazar a entamé un travail collaboratif avec l’accordéoniste Zabou Guérin et le compositeur Lionel Ginoux pour écrire la pièce, sublimer les élans mélodiques et orchestrer le tout pour l’ensemble violon baryton et accordéon chromatique ainsi qu’un pupitre à trois voix. La recherche de transcendance, à la fois pour les compositeurs et le public, se traduira par l’exploration des émotions et de la vibration dans l’écriture de la pièce, pour toucher les publics au-delà de leurs croyances. Avec ce projet, Baltazar se donne pour but de réunir toutes les formes de spiritualités dans un moment d’écoute et de partage universel. L’écriture pour chœur permet aux compositeurs d’aller chercher une très grande palette d’émotions.
Connaissant le travail de Cati Delolme depuis longtemps, Baltazar a souhaité lui proposer, ainsi qu’à Gabrielle Varbetian et Zoé Perret, de participer à la création du projet Missa Monica, et d’en interpréter les parties vocales. En effet, toutes, d’univers vocaux différents, ces chanteuses questionnent le rapport des musiques traditionnelles aux musiques savantes. Ce qu’elles travaillent – l’interprétation “traditionnelle” d’un répertoire de musique savante – correspond tout à fait aux aspects recherchés par Baltazar dans l’écriture de Missa Monica.
Finalement, un des volets de ce travail est la possibilité de mener des activités de médiation avec des chœurs amateurs. En effet, après un travail d’arrangement des parties vocales, nous pourrons proposer à des chœurs de participer au concert, et ainsi créer un dialogue entre les solistes, les musiciens et l’ensemble vocal.
Découvrez les lieux où les artistes ont séjourné en résidence, des espaces propices à la créativité et à l’échange avec leur environnement. Du Centre de montagne à Germ Louron, aux sommets des Pyrénées, à l’Espace culturel de Chaillol dans les Alpes, au Centre culturel de l’Abbaye de Lagrasse, riche en histoire, et au Vélo Théâtre d’Apt, chaque endroit est un foyer d’innovation. Là, les idées se concrétisent, les perspectives grandissent et les rencontres enrichissent les esprits créatifs, donnant vie à des œuvres imprégnées de l’essence de ces lieux.
Composition : Baltazar Montanaro – Zabou Guérin – Lionel Ginoux
Distribution : Baltazar Montanaro (violon baryton) – Zabou Guérin (accordéon chromatique) –
Cati Delolme, Gabrielle Varbetian, Zoé Perret (voix)
LIONEL GINOUX
Lionel Ginoux écrit une musique lyrique, sensible, puissante avec une attache forte à l’énergie musicale et la dramaturgie. Son écriture s’inscrit dans la continuité des musiques du XXème sans renier la vocalité ni l’harmonie « classique ». Il mélange les formes, désaxe le regard. Il s’écarte volontairement de
la pensée « mainstream » de la création contemporaine. Il s’inspire de tout ce qui est musical et qui porte une dramaturgie sonore pour développer une musique charnelle, visuelle, physique, une musique intemporelle rappelant des compositeurs allant de Giuseppe Verdi à Arvo Pärt. Depuis de nombreuses années, Lionel Ginoux a axé son travail sur la voix, la mélodie, l’opéra et l’orchestre.
Il a écrit plus de soixante-dix partitions. Dans sa démarche, Lionel veut questionner notre monde, notre existence, par l’instrumentation, la forme, la temporalité et aussi les textes qu’il met en musique. Il s’inspire des auteurs contemporains de théâtre et de poésie (Jean-Pierre Siméon, Laurent Gaudé, Pascal
Rambert, Olivier Py). Il aime aussi chercher des auteurs oubliés mais dont la pensée et l’écriture nous touche encore aujourd’hui (Benjamin Fondane, Alain Borne, Stephen Crane, Jean-Baptiste Chassignet).
Lionel vient de terminer son sixième opéra, “Faust Nocturne”, une commande de l’Opéra de Limoges. Sa troisième symphonie a été créée à l’Opéra de Toulon en février 2020. Il a été ravi et honoré qu’Emmanuelle Bertrand, Nemanja Radulovic, Lio Kuokman, Robert Tuhoy, Julien Dran, Nicolas Cavallier, Ambroisine Bré,
Camille Schnoor… interprètent sa musique.
Pour LIONEL GINOUX la composition n’est pas juste écrire de la musique, c’est questionner notre rapport au monde en musique.
ZABOU GUÉRIN
Musicienne du Poitou, Zabou Guérin est diplômée du CNIMA Jacques Mornet (DEM), du CFMI de Poitiers (DUMI) et de la fac de musicologie de Tours (Licence). L’accordéon, cet instrument orchestre à lui tout seul, lui permet d’aborder tous les styles. Zabou Guérin ne saurait se rattacher à un style ou une culture : elle joue de tout, à sa façon et aime particulièrement arranger et adapter des musiques existantes : en allant plus ou moins loin dans l’arrangement et/ou en interprétant des musiques très écrites sans y toucher. Aujourd’hui, en solo ou en groupe, elle joue ce qui lui plait et déploie sa palette musicale dans des spectacles tout public “Si la musique s’arrête ?” (clown et musique), Pince Mi Pince Toi (jonglage et musique), et dans des groupes comme Madragoa (fado), Hediyye (accordéon – violon baryton Cie Baltazar Montanaro), “Balade” (ciné-concert), “Brèves de bayan” (concert-raconté).
CATI DELOLME
Artiste pluridisciplinaire et éclectique, elle a pratiqué la danse contemporaine, étudié aux Beaux-Arts, et travaillé quelques années comme scénographe, avant de se consacrer à sa passion pour le chant et la voix.
En 2003 elle fonde à Marseille « Le Chant du Voisin », structure au sein de laquelle elle initie la création d’ensembles vocaux (le nom commun, Motetus) et de spectacles (8 créations, dont les dernières sont Dalok
et Nota), mais aussi des activités de formation et de transmission dans le champ de la musique vocale.
Son parcours, nourri par de nombreux voyages au contact de cultures vocales extra occidentales (Géorgie, Bulgarie), et par des collaborations avec différents ensembles, la mène des polyphonies traditionnelles et anciennes (Ensemble Organum – Marcel Pérès, Ensemble Motetus) à la musique contemporaine, ainsi qu’au théâtre (Collectif Le Larynx), et à la poésie sonore (le nom commun). L’improvisation y tient une place privilégiée, elle l’a pratiquée au sein de l’ensemble le nom commun, mais aussi en duo avec la compositrice Pôm Bouvier B., et depuis 2016, au sein de Grand8, grand ensemble de musique improvisée de la région PACA. Forte d’un itinéraire atypique et nourrie par les pratiques artistiques, corporelles et musicales qu’elle a traversées, elle a consolidé son approche pédagogique du chant par une formation en coaching vocal auprès de R. Cross (2009-2010) et par un cursus en direction de chœur au Cnrr de Marseille auprès de Roland Hayrabédian, de 2013 à 2018. Elle dirige ateliers, stages, et formations autour de la polyphonie, du geste vocal et de l’improvisation auprès de différents publics (CFMI).
ZOÉ PERRET
Après un parcours au conservatoire de Montpellieret des études en ethnomusicologie, Zoé Perret est partie vivre en Géorgie pendant 16 ans. Guidée par sa passion pour les polyphonies de tradition orale, elle s’est formée auprès de nombreux ensembles et maîtres de chant du pays. A Tbilissi, elle a fondé l’ensemble Kimilia : kimilia.bandcamp.com. Elle a aussi suivi la formation de pédagogie vocale “Chant Voix et Corps”. Installée à Toulouse depuis peu, elle transmet les chants géorgiens avec une approche axée sur l’écoute profonde, la résonance et le travail sur le timbre. Son engouement pour le travail d’improvisation et d’explorations vocales sous toutes leurs formes enrichit aussi sa pédagogie et sa pratique artistique.
GABRIELLE VARBETIAN
Sensibilisée à la musique dès son plus jeune âge,suivant des cours de formation musicale, de chant, et débutant un cursus de piano à la Cité de la musique de Marseille, Gabrirelle entre à onze ans à la Maîtrise des Bouches-du-Rhône, puis intègre à seize ans la classe de chant d’Isabelle Vernet au CNRR de Marseille. Elle obtient son Diplôme d’Etudes Musicales en mai 2018 au CRR de Strasbourg. La même année, elle est lauréate de la Bourse Wagner de Bayreuth. Après
l’obtention de son DNSPM de chant musique ancienne au CNSMD de Lyon, dans la classe du contre-ténor Robert Expert, elle est demi-finaliste du prestigieux concours de chant baroque de Froville à l’édition 2021. abrielle a plaisir à aborder principalement les répertoires baroque, moderne et contemporain. Elle a eu la chance de travailler plusieurs fois avec la compositrice Graziane Finzi ou encore de participer au Festival contemporain « Musica » à Strasbourg. Sur scène, elle interprétait le personnage d’Agathon dans l’opéra du jeune compositeur Demian Rudel Rey «Qu’est-ce-que l’amour ? » lors de sa création en avril 2021 au théâtre de la Renaissance à Oullins. Elle a également incarné Vespina, dans l’opéra «L’infedeltà delusa» de Haydn, mis en scène par Marie Kuijken et dirigé par Sigiswald Kuijken en décembre 2019, au CNSMD de Paris. Elle fait partie de La Camerata Chromatica, musique chromatique de la Renaissance, depuis sa création en 2019.
Dans un tout autre style, elle participe avec Cati Delolme et Mélissa Zantman à des programmes associant musiques traditionnelles et savantes : « Une Nuit en Hiver » autour de Benjamin Britten et de la musique Folk Britannique, en 2015, « Dalok » autour des musiques traditionnelles et savantes de Hongrie, fin 2019 (avec un premier disque sorti en juillet 2021), et Nota en 2021. Depuis peu, Gabrielle se produit régulièrement avec les ensembles Concerto Soave de Jean-Marc Aymes, les Éléments dirigés par Joël Suhubiette, et Musicatreize dirigé par Roland Hayrabedian.